Charbon

La semaine dernière, l'enquête publique sur un important projet de terminal charbonnier a été ouverte, ce dernier pourrait stocker 240 000 de charbon tonnes et se situerait à...

Cherbourg

L'enquête publique concernant le projet de terminal charbonnier sur le port de Cherbourg débute aujourd'hui. Six semaines de tension s'annoncent entre porteurs du projet et opposants.

Le projet est très controversé. Il s'agit de créer un dépôt de charbon sur un terre-plein du port de Cherbourg. Au plus fort, celui-ci pourrait stocker 240 000 tonnes de charbon de Colombie et d'Afrique du Sud et destiné à alimenter les centrales anglaises. Le déchargement ne se ferait pas directement sur le quai. Le tirant d'eau des énormes cargos utilisés pour le transport est trop important. Ils mouilleraient donc dans l'anse du Becquet où des grues flottantes déchargeraient le charbon sur des barges. Il serait amené à terre, avant de repartir sur de plus petits cargos à destination de l'Angleterre.

Au départ, le projet a plu. La promesse d'un trafic de quatre millions de tonnes ne pouvait que séduire. Le port de Cherbourg est en déclin constant depuis dix ans : les départs de Toyota en 2000 et de P & O en 2004 ont plombé son activité. En 2008, Cherbourg est tombé au 4^e rang des ports transmanche pour les passagers et pour le fret. Là où il était encore 2^e pour les passagers et 3^e pour le fret en 2004. [...]

Mais voilà : au printemps, la première enquête publique n'a pas été à son terme. Elle ne prenait en compte que les aspects terrestres du projet. L'impact maritime n'était pas évoqué. Une erreur qui a profité aux opposants. Ils ont trouvé le temps d'organiser la riposte.

En dehors des craintes de nuisances pour les riverains, le principal argument du CAC 50 (comité anti charbon) est environnemental : « Pourquoi la France soutiendrait-elle un projet en contradiction avec ses engagements du Grenelle de l'environnement ? » A savoir une réduction importante de ses rejets de gaz à effet de serre. « Pourquoi soutenir la filière charbon, l'une des plus polluantes de la planète ? » Les opposants ont été rejoints par Greenpeace et les Verts.

Les tenants du projet s'insurgent : « La SAS Cherbourg terminal vrac prend l'engagement qu'il n'y aura pas d'impact sur les zones urbaines, ni sur la qualité des eaux marines », assure Richard Nguyhen, président de l'APAPCC (Association pour l'avenir du port de commerce de Cherbourg). Les opposants annoncent une manifestation nationale le 7 novembre à Cherbourg avec Noël Mamère.

Au terme de l'enquête, c'est le préfet de la Manche qui prendra la décision. À moins que le gouvernement ne s'en mêle. On murmure déjà qu'un abandon du projet serait un symbole à bon compte de l'orientation « verte » de l'État.

Source : Cherbourg.maville